Bon, j'ai fini par débourser les 7,5€ pour le n°3 d'Emulez... Je ne cache pas que je n'avais pas un a-priori favorable... ce que j'en ai lu ne modifie pas vraiment cette impression... L'historique de Commodore est entaché de coquilles et de manques... Par exemple, quand ils parlent de l'invasion du marché des calculatrices électroniques par TI, je crois que le fait que TI était celui qui vendait les puces à C= est quelque chose qui aurait du être spécifié pour 2 raisons :
1) C= n'avait aucune chance face à eux : TI vendait ses calculatrices moins cher que le cout de production d'une calculatrice C=. Parce que TI vendait les puces à C= super cher. Tramiel leur en voudra particulièrement et c'est pas pour rien que le marketing ciblera en premier lieu le TI99/4 lors de la sortie du C64 (avec les déclarations incendiaires du porte-parole de TI au sujet du C64).
2) A partir de ce moment, Tramiel a décidé que C= devait se passer de tout sous-traitant. La première conséquence en est le rachat de MOS Tech, et c'est pas rien puisqu'ils ont le 6502, CPU phare des années 80 (on le retrouve dans le PET, le C64, le Vic bien sûr mais aussi l'Apple ][ et sous des formes modifiées dans la NES, la PC Engine et la Lynx) et le KIM-1 qui est la base de ce que sera le PET. D'autant que c'est Chuck Peddle (fondateur et président de Mostek) qui va donner l'idée d'aller dans les marchés des ordinateurs... En effet, quand C= rachète MOS et Frontier, leur idée n'est alors que de se tourner vers le marché des semi-conducteurs, pas vers les ordinateurs.
Une phrase terrible, c'est quand ils disent que Tramiel est viré de C= en 84 et part fonder Atari...
1) rien ne prouve que Tramiel ait été viré. Du moins j'ai jamais rien vu de tel... On sait qu'il y avait conflit avec le président du CA, Irving Gould, les deux hommes n'ayant pas la même vision de la politique à adopter... Un conflit de longue date mais tout ce qu'on sait véritablement, c'est la déclaration de Tramiel quand il part, comme quoi les circonstances ne lui permettent plus de travailler avec C= à plein temps... Mais on sait aussi qu'il avait déjà claqué la porte l'année auparavant, avant de revenir...
2) Il ne fonde pas Atari, qui appartenait alors à Time Warner (qui a tellement bien géré la boite qu'elle perdait alors 1 millions de dollars par jour)
Après on nous sort que le CD-TV et la CD32 étaient des consoles ratées passées persque inaperçues... je ne suis pas d'accord... La GS64 était une console ratée, passée presque inaperçue, ça OK. Mais la CD32 aurait pu se faire une place (d'autant que les premiers chiffres de vente étaient plutot bons) mais C= n'avait plus les moyens financiers d'abbreuver le marché et les éditeurs avaient déjà décidé du destin de l'Amiga en ce qui les concernait. Certes la console était loin derrière la Saturn et la 3DO en terme de puissance (ces 2 principales concurrentes à ce moment) mais elle était aussi nettement moins cher et était sortie quelques mois avant. Donc dire que la console était ratée est un peu fort... Quand au CD-TV, le qualifier de console est un manque de compréhension de la machine à mon avis... C'était un nouveau concept (identique à celui du CD-i qui suivra de peu), celui de plate-forme multimédia. Foireux certes, mais ce n'était pas une console... Et les deux machines sont loin d'être passées inaperçues à l'époque.
Je passe sur les manques plus ou moins importants (le rachat d'Amiga par C= notamment, les évolutions de l'Amiga, le marketing et globalement la stratégie calamiteuse de C=)... bref l'article fait une page là où il aurait aisément pu en faire 3. Le manque même du rachat d'Amiga par Commodore font que l'article est mal tourné... Mal tourné parce qu'ou bien il aurait du uniquement concerner Amiga et auquel cas, la moitié de l'article est HS (puisqu'il concerne C=) et est très partiel ou bien il aurait du concerner C= auquel cas les manques sont énormes (quid de la gamme PC qui n'est pas pour rien dans la débacle de la firme, du projet fleuve C65, des hésitations de 1984-86, l'importance de Irving Gould dans l'histoire de C=...).
Dans l'article sur les caractéristiques techniques, je regrette qu'on ne parle pas de l'évolution des machines Amiga... Il n'est même pas fait mention du chipset AGA. Partant de là je n'espère même pas une mention d'OCS ou d'ECS... Dans le tableau comparatif, je trouve la présence de l'Amiga 1000 discutable, d'abord parce qu'il est proche du 500, ensuite parce que le 1200 par exemple aurait été plus explicite quand à l'évolution de la gamme... Je regrette qu'il n'y ait pas la distinction entre la gamme pro/semi-pro (2000 et dérivés, 3000, 4000) et modèles familiaux (500, 500+, 600, 1200). On parle aussi des inspirateurs de l'Amiga : le Mac pour le 68k (sic, le choix du 68k date dans l'esprit de Miner de 1981, le Mac sort en 84! En réalité, à cette époque le 68000 est le meilleur rapport puissance/prix sur le marché), le PC pour le CLI (le CLI s'inspire d'Unix, pas du DOS mais bon)...
Bref ça manque visiblement de connaissances et de précision... Dommage parce que de la doc sur le web il y en a et que le mag aurait pu être alors plus fourni en pages...
Pour la sélection de jeux globalement c'est du bon... J'aurai pas mis Zool, Crazy Cars 3 et Wing Commander mais bon... Je regrette surtout l'absence de tout ce qui est jeux de rôle (Dungeon Master, Eye of the Beholder, Black Crypt, Ultima VI, Drakkhen, Pool of Radiance : ils sont où?? Au moins un ou deux d'entre eux devraient y être) et la faiblesse au niveau stratégie (The Settlers et Battle Isle avaient leur place je pense)... Evidemment une sélection c'est subjectif mais bon, pas un seul RPG... J'adore l'Amiga notamment pour les RPG donc je soulève quand même le truc...
Dans la rubrique émulation, je constate l'absence de E-UAE, pour Mac, Linux et AOS4, surtout pour Linux car UAE 0.8.21 (si ma mémoire est bonne) date énormément alors que E-UAE est basé sur le coeur de WinUAE 0.8.27. Je regrette l'article sur les CPU, qui n'est qu'un gros délire mais qui n'apprend rien.
Bon y a quand même du bon, il faut le dire. ;) J'ai bien aimé l'interview de David Brunet par contre et la rubrique tests n'est pas mal (le style rédactorial léger est plus en adéquation avec cette rubrique). J'ai aussi apprécié le papier sur les G&W. La solution de Alone in the Dark est aussi la bienvenue.
Bref, le problème c'est surtout un manque de profondeur et de documentation. J'espère qu'ils vont redresser la barre parce que ça me donne pas trop envie d'acheter les numéros suivants, surtout que le mag est assez cher vu son épaisseur...